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L'HISTOIRE DE TILIO LE TARSIER

Photo du rédacteur: Yani CreationYani Creation

Les Yeux Grands Ouverts


Au cœur de la forêt brumeuse de YaniLand vivait Tilio, un minuscule tarsier au pelage duveteux, connu pour une chose : il gardait toujours les yeux fermés.


Non pas qu’il dormait tout le temps – quoique… – mais il disait que le monde était trop grand, trop lumineux, trop bruyant. Mieux valait rester dans l’obscurité rassurante de ses paupières closes.

On le croisait souvent, perché sur une branche, les yeux fermés, les bras croisés comme un vieux sage. Et quand on lui demandait pourquoi il refusait de regarder autour de lui, il répondait, d’une voix grave et lente :


— Vois pas, ne peux souffrir.

— Regarde pas, ennui évite.

— Le monde, compliqué il est.


Bref, un philosophe. Un ermite miniature. Un Maître Yoda sur pattes.


L’éveil


Puis, un jour, quelque chose se produisit.


Personne ne sut exactement ce que c’était. Peut-être une pluie d’étoiles filantes. Peut-être un papillon aux ailes dorées qui passa juste devant lui. Peut-être simplement une brise douce et parfumée qui lui chatouilla le museau.


Mais, pour la première fois, Tilio ouvrit les yeux.


Et il vit.


Tilio aux grands yeux
Tilio aux grands yeux

Il vit la lumière dorée du soleil filtrant à travers les feuilles.

Il vit les ruisseaux scintillants, les fleurs tremblant sous la rosée, les lucioles dansant au crépuscule.

Il vit les habitants de YaniLand, chacun avec ses bizarreries, ses défauts, ses éclats de rire.


Et il fut émerveillé.


Son petit cœur battit plus vite.

Ses grands yeux s’écarquillèrent, brillants comme deux lunes.

Et il murmura, dans un souffle :


— Merveilleux… tout est.


Le Sage des Bois


Depuis ce jour, Tilio ne ferma plus jamais les yeux sur le monde.


Il devint un poète, un rêveur, un conteur. Il s’émerveillait devant tout. Une goutte de pluie ? Sublime. Une pierre brillante ? Un trésor. Un escargot glissant lentement sur une feuille ? Un miracle.


Et lorsqu’on lui demandait comment il voyait la vie, il souriait doucement et répondait :


— Regarder faut-il, pour aimer pouvoir.

— Le monde, parfait il n’est pas. Mais beau, oui.

— Les yeux ouverts, toujours gardera Tilio.


Et, en vérité, beaucoup ouvrirent un peu plus les leurs, en l’écoutant.



 
 
 

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