UNE OIE QUU NE SAVAIT PAS SE TAIRE
- Yani Creation
- 9 avr.
- 1 min de lecture

À YaniLand, on ne voit pas Odette arriver.
On l’entend.
Une voix stridente qui perce le calme comme une perceuse à béton dans un monastère zen. Les vitres vibrent, les chats fuient, les bébés-chats pleurent… et les adultes aussi.
Odette, c’est une oie blanche. Très blanche. Comme son âme, paraît-il. Gentille, polie, serviable… mais avec un petit défaut : elle parle.
Tout. Le. Temps.
Elle parle quand elle mange, quand elle marche, quand elle respire.
Elle parle à son ombre, elle parle à sa soupe, elle parle à la pluie (qui s’en va dès qu’elle l’entend).
Elle parle même dans son sommeil.
Une nuit, elle a raconté en détail sa recette de crumble au fenouil, en dormant.
Pendant six heures.
À haute voix.
Les voisins ont cru à une incantation maléfique.
Depuis, ils dorment avec des boules Quies bénies.

Mais attention : Odette n’est pas méchante.
Elle veut juste “partager”. Son avis, ses pensées, ses souvenirs de 1983, son régime à base d’orties, et la raison pour laquelle elle pense que les chaussettes devraient être classées par humeur.
Le pire ? C’est qu’elle s’interrompt pour dire qu’elle parle trop, puis recommence dans la même phrase. Un don. Un fléau. Un tsunami verbal.
Alors on l’écoute. Parce qu’on l’aime bien.
Mais surtout parce qu’elle ne laisse pas le choix.
Et parce qu’un jour, peut-être, elle dira quelque chose d’utile.
(Spoiler : non.)
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